Le complexe du micro (Mireille)
Avoir peur (ou ne pas se sentir à l’aise) à devoir chanter dans un micro n’a rien d’exceptionnel. Mireille (qui nous sert un peu de modèle ici) en faisait une telle phobie que les techniciens étaient obligés de lui ficeler le sien dans une sorte de boîte épaisse, présente sur quasi toutes ses captures vidéos.
Le respect du public, de l’auditoire
On peut toutefois proposer d’envisager la question sous l’angle de l’auditoire auquel on s’adresse. Et du respect qu’on lui manifeste en lui permettant de vous entendre et vous comprendre sans faire d’effort.
Recherche d’efficacité
À titre personnel (et même sans public) il est de toutes manières intéressant, tant pour chanter juste que pour améliorer son timbre, sa diction, son expression… de bien s’entendre, et donc de profiter des avantages de l’amplification et du retour sonore.
Très nombreux exemples
Toute la tradition de la chanson depuis les tout débuts de l’enregistrement sonore, associe le micro au chant. Vous pouvez découvrir quelques exemples ci-contre, dans un peu tous les domaines. Il n’est guère que dans l’art lyrique, dont la tradition remonte à avant l’existence de l’amplification, que l’écriture et les dispositifs s’en passaient mais dans des conditions très particulières, où la puissance vocale des interprètes était un prérequis auquel tout le monde ne peut pas prétendre !
…et nombreuses solutions ou options
Le micro radiophonique « de capture » aux fins de diffusion hertzienne est sans doute antérieur aux solutions d’amplification sur scène. Il y a une longue tradition du chanteur debout face à un micro sur pied libérant l’expression de ses mains. Certains s’en saisissaient ensuite pour l’utiliser de diverses manières. On peut aussi proposer désormais des solutions de micros-casques discrets (ou micros-cravate), libérant les mouvements et autorisant diverses chorégraphies ou utilisation d’instruments…
À chacun(e) de choisir sa voie …et sa voix (avec la manière de la mettre en valeur). Ces lignes n’étaient que pour attirer l’attention sur une des possibilités de progression dans le cadre de notre club, via le matériel mis à disposition.
Maîtrise de la distance bouche-micro
C’est la clé du problème. Il existe de très nombreux types de micros, dont les capacités de capture du son peuvent varier à l’infini : les commentateurs sportifs dans un stade, ou les reporters au sein d’une tempête, utilisent des micros (dotés de bonnettes ou dispositifs anti-bruits) leur permettant d’être audibles dans les pires conditions. Des micros dits « canons » peuvent capturer le chant des oiseaux à très grande distance, etc.
Le problème principal de l’amplification de la voix sur scène est celui de l’Effet Larsen (page wikipédia), ce sifflement aigû qui intervient quand le micro vient à capter son propre son depuis le haut-parleur le diffusant trop fort.
Pour cela, les micros destinés au chant (ou à la capture du sons d’instruments acoustiques), ont une portée limitée, qui diminue très rapidement en fonction de la distance (ils ont également un angle de capture limité).
En plus, les dispositifs d’amplification peuvent avoir du mal à gérer l’amplitude dynamique de certaines voix humaines (du chuchotement au cri de rage !). Pour compenser cette limite, on voit souvent les professionnels éloigner le micro de leur bouche au moment d’aborder les passages les plus forts de leur interprétation.
C’est avec tous ces éléments qu’il faut vous apprendre à composer, patiemment, pour obtenir le résultat le plus agréable pour votre auditoire.
En résumé : le micro est un instrument aussi, et il s’apprend !
GAG !
Au-delà du gag, Kad MERAD est un vrai musicien (batteur à la base), et il faut l’être pour réaliser ce skecth (pas facile de faire semblant de mal chanter !) …et paradoxalement il montre là une vraie maîtrise du micro,un peu dans toutes les configurations possibles ((sur pied, tenu à la main etc.). donc exemple aussi un peu utile ?
De la chanson au rock
Occasion d’attirer l’attention sur la frontière toujours floue entre chansonnette et rock n’ roll : dans les exemples ci-dessous, Johnny HALLYDAY interprète un de ses plus grand succès des années 60, qui avait été composé pour lui par son ami… Charles AZNAVOUR ! Véronique SANSON abandonne le piano pour saisir la guitare (elle avait été la compagne d’un autre guitar-hero que les deux qui l’accompagnent ici, et l’était alors du bass-hero Dominique BERTRAM, derrière elle), et dans le troisième extrait, on peut voir Dick RIVERS chanter avec Francis CABREL, qui retrouve ainsi le répertoire très rock de ses premières apparitions dans les MJC du sud-ouest.
Évolution continue tant dans la chanson que dans l’utilisation du micro…