Après quoi courons-nous ?
À l’évidence à obtenir, par nos réunions, leur préparation, puis nos essais, nos critiques, nos corrections, nos idées, nos inspirations… une meilleure qualité à proposer à un auditoire potentiel (fût-il seulement notre petit groupe !). Recherchons-nous un professionnalisme ? Certainement pas, mais comme dans toutes les démarches artistiques, la qualité professionnelle reste la direction qui nous inspire.
Tous les plus grands artistes ont commencé par imiter, copier leurs maîtres/mentors, avant de s’en démarquer pour faire éventuellement émerger une originalité vraie… parfois un talent !
Prise de conscience
L’état d’avancement de cette démarche se matérialise à la fois :
- dans une prise de conscience personnelle : perception des manques, des discordances ou mésententes, fautes, etc.
- dans un regard (écoute !) extérieur, but premier de notre club, associant bienveillance et solidarité et critique constructive (parfois compliments !)
- les deux pouvant se combiner éventuellement via une capture vidéo qui restera à organiser ou mettre en œuvre. Il est souvent un peu cruel de se revoir tel que les autres vous voient et non pas tel qu’on se rêve dans son for intérieur et dans son désir de bien faire, mais c’est évidemment très utile pour progresser ! (et ne pas stagner dans ses erreurs).
Léonard DE VINCI, jeune apprenti dans l’atelier d’Andrea DEL VERROCCHIO vers 1470, dans lequel il se contente de copier, d’imiter et même probablement de servir de modèle (au célèbre David de Verrocchio).
Les interprétations (dites « covers »)
Le choix d’une version originale comme modèle est une première étape. Elle a son importance : souvent un(e) grand interprète enregistre de nombreuses version d’une même chanson avec de grands écarts de toute nature : versions publiques ou en studio, tonalités variant en fonction d’éventuels problèmes physiques/vocaux, orchestres différents, rythmes ou tempos différents etc. Il faut se mettre bien d’accord dès le départ sur une même version, qui servira de base à un même relevé. Dès le départ aussi, en fonction des possibilités vocales ou techniques de chacun, le choix de la tonalité (pas forcément originale) doit être calé.
Après qu’une certaine qualité d’imitation ait été atteinte, il est important de savoir basculer vers une interprétation personnalisée du morceau (à moins de souhaiter en rester à un hommage, soit à l’auteur, soit à un interprète donné !). Quand cette originalité se manifeste de manière radicale, par exemple dans un changement de genre musical (classiquement d’une version variétés à une version blues-rock, qui peut se matérialiser par un changement d’instrumentation), les anglo-saxons parlent de versions covers, pour souligner une vraie originalité digne d’intérêt, à distinguer d’une simple reprise.
Un exemple de « cover » assez loin de la bluette romantique qui sert de fond sonore à une publicité de fromage !
Tout est dans le « détail »
On peut proposer que le plus de qualité, de professionnalisme dans une démarche d’interprétation d’une chanson (qui est notre « paradigme »), se niche dans ce qui est caché ou qu’on ne veut pas voir ! …et qui apparaît clairement tant dans la capture vidéo que pour le public !
D’une certaine manière le chant, l’accompagnement, l’exécution proprement dits peuvent être considérés comme acquis, minimum obligé, évidence. C’est ce sur quoi on fait porter l’effort, tant en préparation qu’en réunions, mais dans la perspective d’une restitution publique, il y a un grand nombre de préparations supplémentaires à organiser avec sérieux :
- présentation visuelle : costumes ? décors ? éclairages ? éventuellement maquillage (contextes) ?
- présentation audio : ambiance sonore, choix d’une musique d’attente (complémentaire, mais non concurrente, peu connue, discrète), texte de présentation préparé (nombreux éléments possibles : contexte, citation de noms, remerciements, hommages, traditionnellement — mais optionnel — citation des auteurs et compositeurs, des titres)
- connaissance par cœur de tous les textes et de la musique (signe une vraie différence avec l’amateurisme, et pour pas beaucoup d’efforts !)
- maîtrise et gestion de la totalité du temps du spectacle, d’un bout à l’autre, et en particulier des transitions. J’invite à considérer le niveau de professionnalisme que peut représenter l’enchaînement immédiat de titres sans même attendre les applaudissements du public comme dans ce moment d’un concert récent de Sting, ou cet autre un peu après, entre deux titres très célèbres. Il existe aussi des artifices permettant de se succéder sans précipitation, de régler le micro tranquillement pendant que l’accompagnateur poursuit une musique de transition ou d’introduction, mais cette tranquilité (préparée) donne à l’auditoire le sentiment d’une préparation soignée, qu’il assimilera à du professionalisme (et gommera, au passage, toutes les éventuelles imperfections ayant pu intervenir !)
